Pas de stress, nous sommes au Laos !

C’est par la frontière terrestre avec le Vietnam que nous rejoignons le Laos le lundi 7 mars 2016, au poste de Tay Trang. La petite troupe rencontrée plus tôt à Dien Bien Phu descend du bus pour avoir le tampon de sortie du Vietnam, nous en profitons aussi pour faire un peu de change. Jusqu’ici tout va bien!
Nous traversons les quelques kilomètre de « no man’s land » pour arriver au poste frontière du Laos et demander notre visa d'entrée.

1er bureau: remplir le formulaire - OK (en faisant abstraction du cri du cochon que des locaux sont en train de tuer à quelques mètres de nous…)
2ème bureau: rendre le formulaire et donner le passeport - OK
3ème bureau: Payer les 30 dollars du visa - OK
4ème bureau: Payer des "frais de tampon" - Pardon?

On demande dans un premier temps à Charlie de régler la somme de 70 000 KIP (environ 7 €). Il leur explique que nous n’avons pas cette somme sur nous. Comme par magie, le montant à régler descend à 20 000 KIP… Charlie paye et se dirige vers le 5ème bureau où l’on demande cette fois 2 dollars pour des frais d’administration… ça sent la corruption a plein nez !
Au tour des filles de passer (Soune, Virginie et Marion), mais ces dernières refusent de payer le bakchich ! Les petits messieurs à casquette ne le prennent pas bien et les esprits s’échauffent. Après plusieurs minutes de discussion, ils rendent les trois passeports avec un tampon « Annulé » sur le visa. Le chauffeur de bus commençant à s’impatienter, elles n'ont pas d’autres solutions que de payer ce qu’ils demandent. Bien sûr, une fois chose faite tout rentre dans l’ordre. On ne peut pas gagner à tous les coups.

Heureusement, cette entrée en matière plutôt mouvementée ne reflète pas du tout l’état d’esprit du Laos. Nous allons le découvrir les jours suivants.

Notre premier stop est à Muang Khua, le long de la rivière Nam Ou. Nous avons eu notre dose de bus ces derniers jours et décidons de poursuivre notre chemin via cette rivière. Le lendemain nous embarquons donc sur des pirogues à moteur afin de se rendre jusqu’à Muang Ngoi, un petit village desservi uniquement par la rivière (pas de routes). 
L’endroit est paisible, les habitants souriants, les enfants rigolent en se voyant en photo… on s’y sent bien. 






Le lendemain nous partons à pieds en direction de petits villages encore plus reculés. Entre temps notre troupe s’est agrandie et nous sommes maintenant six (Soun, Virginie, Charlène, Eyal et nous). Il fait vraiment chaud mais nous sommes récompensés deux heures plus tard lorsque l’on atteint le premier village. Là nous sommes au Laos ! Petites maisons en bois sur pilotis, pas de bétons, pas d’eau courante, de l’électricité seulement entre 18h et 20h, des gens souriants et tout ça au milieu des montagnes en « pain de sucre ». En milieu d’après-midi nous prenons la direction d’un second village. Nous retrouvons la même atmosphère et décidons de rester ici pour passer la nuit. Le bungalow, sommaire mais confortable, nous coûte 10 000 KIP la nuit (1€). 







Nous posons nos affaires et en fin d’après-midi Charlène installe sa « slack line » entre deux arbres et nous fait une démonstration. On essaye tous chacun notre tour, ce qui commence à intriguer les jeunes du village qui s’approchent. Ils sont timides les premières minutes et se contentent de regarder, mais se prennent au jeu rapidement puis essayent chacun leur tour. S’en suit une bonne séance de rigolade avec ces jeunes (et moins jeunes) du village ! Pas besoin de se comprendre, la communication par le rire fonctionne aussi bien :)





Nos hôtes nous préparent à manger puis nous profitons de l’absence totale de lumière pour observer les étoiles avant d’aller se coucher. Le lendemain matin nous sommes debout à 7h car nous devons retourner au bord de la rivière pour prendre le bateau de 9h qui nous emmènera au prochain village.

Nous poursuivons donc notre trajet le long de la "Nam Ou river » pour s’arrêter un peu plus loin à Nong Khiaw, notre dernière étape fluviale. Le jour suivant, notre groupe s’est réduit à 4 personnes et nous décidons de continuer le chemin ensemble avec Soune et Eyal. Nous partons à Luang Prabang en mini bus (« qu’est ce qu’on est serré, au fond de cette boite…") jusqu’à Luang Prabang, petite ville située le long du Mekong.

Arrivés en « ville », changement de décor et d’ambiance. Lang Prabang s’est ouverte au tourisme depuis les années 1990 et ça se voit: choix important de guesthouses, agences de voyage et prix bien plus élevés. Mais finalement, ça fait aussi plaisir d’avoir le choix au restaurant et de remplacer le plat de riz sauté par une bonne brochette de poulet grillé.
Avec Soune et Eyal, nous négocions un tuk-tuk pour nous emmener à la chute d’eau de Kuang Si située à 25 kg de la ville. Après s’être acquitté du droit d’entrée (rien n’est gratuit, tout le monde le sait), nous passons par un sanctuaire d’ours noirs d’Asie qui a été mis en place afin de protéger l’espèce du braconnage. Nous les observons un moment, rencontrons un couple « tourdumondiste » en volontariat ici puis rejoignon. Il y a un peu de monde mais cela n’enlève pas le charme de l’endroit: eau bleu turquoise, verdure, forêt, rochers… Un bon petit break pour échapper à la ville.







Il y a un semblant de WIFI dans l’auberge de jeunesse, nous en profitons pour régler quelques petits soucis de banque (l’administratif en voyage fait toujours rêver) et nous partons le soir tous les 4 au bar Utopia, assez réputé ici.
Le décor est sympa, on s’assoit par terre sur des nattes, la lumière est tamisée , il y a de la musique, une projection d’images et le lieu est bondé. Le groupe passe de 4 personnes à 8 ou peut être plus, des gens rencontrés sur la route il y a 4 jours ou 2 heures, cela n’a pas d’importance nous avons le voyage en point commun. Fin de soirée, tout le monde dehors! Les chauffeurs de tuk-tuk viennent récupérer des clients, « l’after » se passe ailleurs… au bowling (oui moi aussi j’étais sceptique sur le lieu qui est apparement est « the place to be » ici). C’est un hangar BRUYANT avec musique grésillante tellement le volume est à bloc et environ 10 pistes de jeu. Aucune décoration, un stand de poulet frit et le bar/accueil. Pourquoi s’embêter avec des chaussures, on joue pieds nus. Bref, les gens viennent ici pour picoler et finir leur soirée, rien de transcendant (sauf pour Charlie qui arrive à trouver son bonheur bien évidemment).



Dernier jour à Luang Prabang, nous voulions voir les éléphants mais tous les tours proposent des balades sur leur dos ce que nous ne souhaitons pas. Le seul sanctuaire correct est hors de prix et se trouve à plus de 3h à l’opposé de notre chemin. Ce sera pour une autre fois. Après quelques hésitations, nous prenons la décision de partir le soir pour Vang Vieng tandis que Soune et Eyal prennent une autre direction: nos chemins se séparent ici. Un dernier petit tour ensemble pour visiter un village où les habitant vivent de leurs poteries et nous prenons le mini-bus pour la prochaine étape.



Tard dans la soirée, nous arrivons à Vang Vieng et nous prenons le premier hôtel qui nous passe sous le nez. Le jour se lève, nous devons trouver quelque chose de moins onéreux et tombons par hasard sur le seul camping de la ville. Nous prenons un bungalow plus que sommaire (on dort par terre et le placard du fond sert de stockage pour les sacs des campeurs). L’endroit est parfait, calme et simple : au bord de l’eau, montagnes en toile de fond, hamacs, musique "beatnik"… et on se douche avec l’eau de la rivière (on ne peut pas tout avoir). 
Autrefois, Vang Vieng était le lieu de tous les excès et des milliers de jeunes touristes venaient ici pour faire la fête et pratiquer le fameux « tubing » (descente de rivière en bouée en faisant la fête dans les bars « BOOM BOOM » qui longeaient la rivière). Après pas mal d’accidents et de décès, le gouvernement Laotien est intervenu est a démantelé la quasi totalité de ces bars.
Nous retrouvons Charlène que nous avions quitté quelques jours plus tôt. Charlie rencontre un italien guitariste qui lui propose de l’accompagner au cajon pour une petite représentation dans un bar. Le lendemain nous partons à vélo avec Charlène dès le lever du soleil afin de profiter de la relative fraicheur du matin. Malheureusement nous nous égarons de l’itinéraire prévu et revenons en milieu d’après-midi en plein cagnard. Le soir nous disons au revoir à Charlène pour la deuxième fois du voyage et quittons Vang Vieng le 17 mars à destination de Pakse, au sud du Laos. 

Nous faisons une étape rapide à Vientiane afin de changer de bus. Nous sommes censés prendre un tuk-tuk qui va nous emmener dans une autre station de bus. Finalement, nous ne prenons pas le bon et on retrouve 15 minutes plus tard dans la mauvaise station de bus. Il est 19h25 et le bus part dans 5 minutes. Après plusieurs minutes de rude négociation nous réussissons à embarquer dans un bus qui passe par Pakse… ouf !
Nous arrivons au petit matin, il fait déjà bien chaud. Nous réservons un scooter semi-auto afin de visiter le plateau des Bolavens le lendemain. Qu’il est bon de prendre de l’altitude et de perdre quelques degrés ! Nous visitons un village ethnique et une plantation de café puis allons se baigner dans un plan d’eau surplombé par une chute d’eau.





Le timing de fin de voyage étant relativement serré, nous partons dès le jour suivant pour les 4000 îles à l’extrême sud, tout près de la frontière avec le Cambodge. Il y’a trois îles principales sur cette zone du Mekong. Si l’on considère que chaque buisson dépassant de l’eau est une île, il est peut-être effectivement possible de trouver les 3997 autres :)
Il fait extrêmement chaud, plus de 40 degrés tous les jours. Nous trouvons un bungalow en bord de rivière et restons cachés pendant les heures les plus chaudes de la journée. On nous a dit qu’ici la meilleure chose à faire, c’est de ne rien faire ! Cela nous va. Nous réussissons quand même à faire un tour de l’île en vélo. Le deuxième soir, en cherchant un resto, nous tombons par hasard sur Cyril et Mag, des connaissance d’Auxerre qui sont également en voyage ici…





Nous avons apprécié la gentillesse des locaux, le calme (comparé au Vietnam), le rythme de vie au quotidien (c’est certain, ils ne sont pas stressés…), les paysages… bref, il fait bon vivre ici. Moins de 3 semaines après notre arrivée au Laos, il est déjà temps de partir mais la prochaine destination est tout aussi prometteuse.

Mercredi 23 mars 2016, nous retournons à Pakse afin de prendre un bus à destination de Bangkok. Un vol nous y attend afin de rejoindre l’avant dernier pays de cette aventure… le Myanmar (Birmanie).


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