Wanganui River, Tongariro & Taupo

Jeudi 12 novembre, nous arrivons à Raetihi en fin de journée. Situé à quelques kilomètres du Wanganui National Park, nous venons dans ce petit village pour une raison bien particulière: descendre la Wanganui River en canoë en 3 jours. Cette rivière est longue de 290 kms, mais l'objectif est de ne parcourir "qu'une" centaine de kms entre Whakahoro et Pipiriki. Le camping où nous logeons se charge du transport et propose la location des canoës. La veille du départ, nous préparons nos affaires et effectuons le remplissage des bidons, qui nous serviront de valises et garde-manger pour les 3 jours à venir.

Vendredi 13 novembre, nous quittons le camping à 8 heures et arrivons au lieu de départ aux alentours de 9h30. A 10h, les bidons sont attachés et nous sommes prêts pour la mise à l'eau. Le gérant du camping qui nous amené jusque là nous aide à embarquer et nous dit au revoir ("à dans 3 jours !"). Charlie est à l'arrière pour diriger l'embarcation, Peloche fini donc devant pour pagayer :) 



Des divergences de point de vue notables nous ont incité à scinder en deux le récit de ce périple...

La rando-canoë racontée par Charlie

"J'apprivoise le canoë assez rapidement et nous passons les premiers "rapides" sans encombres. Il fait beau et le niveau de la rivière est plutôt bas, ce qui nous facilite la tâche dans les zones difficiles. En théorie, il suffirait de se laisser porter par le courant, mais les 39 kms qui nous séparent du lieu d'escale de ce soir nous obligent à pagayer longuement, très longuement :) La pause déjeuner nous permet de savourer de délicieuses boites de thon (notre repas pour 3 jours car nous n'avons pas de réchaud).
Nous arrivons au "John Coull campsite" vers 18h30, un peu cramés mais satisfaits de cette première journée. Un dernier petit effort pour décharger et monter les bidons jusqu'au campement puis monter la tente. Nous dégustons de nouvelles boites de thon pour diner et ne faisons pas de vieux os car demain, il faut remettre ça !

Nous nous réveillons avec un grand soleil après une première nuit un peu fraiche. A 10h nous sommes de retour dans notre canoë pour pagayer. Nous prenons l'eau sur un ou deux rapides, rien de bien méchant. En milieu d'après-midi, une petite marche jusqu'au "Bridge to Nowhere" nous dégourdit les jambes. Nous sommes les derniers à arriver au campsite vers 18h. Les dernières heures ont été laborieuses, je sent que Peloche commence à accuser le coup.

Le lendemain matin, le bruit des gouttes sur la toile de tente nous réveille. Changement de décor, le ciel est couvert et la pluie tombe de plus en plus fort. A 8h30 nous sommes en train de pagayer. Nous traversons des gorges abruptes, rendues encore plus spectaculaires par le mauvais temps. Peloche ne parle plus trop... j'essaye de relativiser en faisant des blagues ou en chantant mais cela ne prend pas.
Avant de nous laisser, le gérant du camping nous a prévenu que le troisième jour serait le plus "sportif", et que l'on risquait de finir à l'eau au moins une fois. 
Nous passons le premier "gros" rapide avec succès. Ce n'est malheureusement pas le cas du canoë qui nous suivait : le couple d'Australiens chavire en tapant un rocher. Il se laissent dériver jusqu'à une zone calme puis nous les aidons à remettre leur canoë d'aplomb. 
Ce petit incident a fait monter la pression d'un cran : Peloche est de plus en plus contrariée. C'est ainsi qu'à l'approche DU gros rapide, elle décide de choisir l'option "petit bras". Je n'ai pas le choix, nous descendons de la barque et contournons le rapide à pieds.
A 14 heures il pleut toujours. Littéralement trempés, nous apercevons le mini-bus qui nous attend pour rentrer au sec. Finalement nous aurions dû passer ce rapide car même en chavirant il aurait été difficile d'être plus mouillés :)

Très bon souvenir de cette rando atypique, 3 jours de vrai aventure !"

La rando-canoë racontée par Peloche: 


" Pourquoi je fais ça?" Ce fut la première question que je me suis posée en m'installant dans le canoë. Il faut rappeler que l'eau n'est pas franchement mon amie et par conséquent les activités "nautiques" le sont encore moins. J'appréhende donc ces 3 jours mais bon... il faut bien faire plaisir à son prochain de temps en temps... ;)

Le premier jour se passe plutôt bien. 39 kms à pagayer c'est long mais il fait beau et finalement, c'est plutôt agréable. Nous avons même passé des petits rapides sans encombres, nous sommes trop forts!
Lorsque nous arrivons au campsite, j'ai mal aux bras mais je suis assez fière de moi! 
Pour le dîner, ceux qui dorment dans "l'auberge" ont accès à une petite cuisine et se concoctent des plats simples mais chauds. Le Ranger en charge des lieux nous précise que l'on peut aussi utiliser les réchauds... "C'est bien gentil mon petit monsieur mais on ne savait pas qu'on pouvait utiliser la cuisine, du coup on a pris 3 jours de boites de thon mais merci quand même".
On ne s'éternise pas, on est fatigués et on se couche avant même la tombée de la nuit. 

Le lendemain, on remballe la tente et on se remet sur le canoë à 10h après avoir bu notre briquette de lait froid aromatisée au café (oui parceque toutes nos courses ont été faites avec la conviction que nous n'aurions pas de réchaud...).
Je suis motivée, il fait encore beau! Mon énergie et mon enthousiasme décroit petit à petit lorsque nous passons des rapides un peu plus coriaces que la veille. Je suis devant et donc la seule à être complètement trempée. Charlie rigole, moi un peu moins. Quelques heures plus tard, nous arrivons au "Bridge to Nowhere". Je suis plutôt contente de mettre les pieds sur terre et ainsi me dégourdir les jambes. J'en profite aussi pour faire sécher mon pantalon et pour déguster une succulente boite de thon. La pause est courte mais appréciable. Je n'ai plus trop envie de retourner dans le canoë mais il faut bien se rendre au 2ème campsite. C'est long, très long... nous arrivons finalement entiers au campement. Une Maori nous accueille chaleureusement avant que nous installions notre tente. L'endroit est très sympa et la propriétaire des lieux nous fait un petit cours d'histoire sur sa famille et les statues qui dominent le camp. Tout le monde commence à fatiguer après cette deuxième longue journée et je suis rassurée de n'être pas la seule à en ch**r.

Jour 3: il pleut, le ciel est gris, je ne suis pas du tout prête à remonter dans le canoë mais c'est le dernier jour et il faut tout donner pour rentrer le plus tôt possible. C'est la journée la plus longue et la plus pénible, plusieurs couples tombent à l'eau dans les rapides, on est trempés, bref, je veux rentrer! Un dernier rapide est à franchir avant la libération. Charlie est confiant et veut le passer mais il en est hors de question. Je me vois déjà dans l'eau avec le canoë retourné. On peut le contourner à pieds et c'est ce qu'on va faire (oui je suis une trouillarde mais j'assume totalement).
Plus loin, le camion nous attend: LIBERATION TOTALE! On pose le canoë littéralement trempés mais je suis contente de remettre les pieds sur terre.

Ce fut difficile mais je l'ai fait! Avec du recul, je peux affirmer que ce fut une très bonne expérience que je ne renouvellerai pas ...!













Lundi 16 novembre, à peine remis de ces trois jours, nous devons déjà rejoindre notre prochaine destination. Nous souhaitons en effet effectuer l'Alpine Tongariro crossing, une randonnée d’une journée qui traverse le Tongariro National Park. Les prévisions météo ne nous laisser qu’un très court répit. Le temps va se dégrader à partir du milieu de semaine et nous devons donc faire la rando le lendemain… qu’à cela ne tienne ! Nous faisons quelques courses puis rejoignons un camping desservi par les navettes qui mènent au départ de la marche.
6h45 le lendemain matin, nous voilà dans le bus pour une nouvelle escapade. Nous débutons la marche une demi heure plus tard par une montée assez douce. Au bout d’une heure, la montée se corse et devient vraiment raide. Nous sommes cependant récompensés au fur et à mesure de notre avancée. Les paysages volcaniques se dessinent autour de nous alors que nous passons au dessus des nuages. Le Tongariro est une chaîne volcanique active, la dernière grosse éruption date de 1975.
Les montées s’enchaînent pendant que nous contournons le Mont Ngaruohe, la fameuse montagne du Destin dans le Seigneur des Anneaux. Arrivés au sommet, la vue est superbe : lacs multicolores formés par d’anciens cratères, canyons rocheux et traces de coulées de lave nous entourent. Nous tentons une ascension du mont Tongariro mais abandonnons en cours de route (trop de neige, trop de vent, trop froid). 
Après une pause casse croute au bord des lacs, nous poursuivons la marche qui passe dans la zone la plus active (dernière éruption en 2012, il est conseillé de ne pas s’éterniser dans le coin). L’odeur de souffre (ou d’oeuf pourri) se fait bien sentir et les fumées s’échappent en permanence depuis l’autre versant. 
La journée se termine par une longue descente jusqu’au parking où les navettes nous attendent. Nous avons marché 20 kilomètres au total mais le cadre est tellement impressionnant que l’on ne les voit pas passer.











20h30, la douche et le diner ont eu raison de nous. Nous sommes une nouvelle fois au lit avant que le soleil ne soit couché :)

Le lendemain nous contournons le gigantesque lac Taupo pour arriver dans la ville du même nom. Nous rejoignons un campsite gratuit au bord d’une rivière. L’endroit est littéralement envahis de vans, voitures et tentes en tout genres. Puisque le camping est gratuit, nous décidons de s’octroyer un apéro en ville, suivi d’un restaurant plutôt « gourmet » (on se lâche d'ailleurs sur le vin et le fromage). Après 7 mois de vadrouille, nous étions vraiment « en manque » de toutes ces bonnes choses !






Vendredi 20 novembre, comme prévu le temps s’est gâté. Nous décidons de quitter cette région centrale pour se rendre sur la côté Est où la météo sera plus clémente pour nos derniers jours sur l'île nord.


Précédent
Next Post »

5 commentaires

Write commentaires
Unknown
AUTHOR
13 décembre 2015 à 10:59 delete

Super photos! Et j'ai adoré les 2 versions de votre récit canöé! Le volcan me rappelle des paysages boliviens... Besitos a vous deux! Laetitia

Reply
avatar
Unknown
AUTHOR
13 décembre 2015 à 10:59 delete

Super photos! Et j'ai adoré les 2 versions de votre récit canöé! Le volcan me rappelle des paysages boliviens... Besitos a vous deux! Laetitia

Reply
avatar
Anonyme
AUTHOR
15 décembre 2015 à 13:07 delete

Trop beaux les paysages! Bonne continuation les aventuriers! Marie Michèle ;)

Reply
avatar
27 décembre 2015 à 09:24 delete

Coucou Laetitia, oui on s'est dit plusieurs fois que certains paysages nous faisaient penser aux Andes. Des bisous !!!

Reply
avatar
27 décembre 2015 à 09:25 delete

Merci Mm !!! J'espère que tout va bien de ton côté. On se voit bientôt ;)

Reply
avatar