Nous débutons notre première journée
de travail le lundi 7 septembre à Papamoa dans la Bay Of Plenty. Nous
retrouvons nos « patrons » Vanessa et Alan ainsi que d’autres
backpackers fraîchement embauchés. Après un petit briefing, nous enfilons nos
gants et nous nous mettons au travail. Le labeur est assez simple mais
minutieux : faire des trous, planter des jeunes pousses de melons et
bâcher les rangées. Nous sommes avec des argentins, des allemands, un
équatorien et des français, l’ambiance est bonne ! Nos articulations
commencent à craquer et des « muscles » dont nous ignorions
l’existence se font sentir.
A 17h00, nous rentrons au camping,
lessivés, mais avons droit à notre récompense : la piscine chauffée, rien
de tel pour récupérer !
Il y a environ 6 jours de travail ici
et les horaires sont assez variés. Nous démarrons la journée entre 7h00 et 8h00
et terminons quand la mission du jour est effectuée. Nous sympathisons avec la
petite troupe et ne restons pas seuls bien longtemps puisque tout le monde se
retrouve dans notre camping dès le deuxième jour.
Mardi 15 septembre, nous plantons les
dernières rangées du deuxième champ. Notre mission avec Alan et Vanessa se
termine par un fish & chips et des bières gracieusement offertes par nos employeurs
(le début d’une longue histoire…). Le soir venu nous fêtons la fin du travail avec
toute la troupe du camping.
Malheureusement, le lendemain il faut
retourner à la réalité et se remettre à la recherche d’un travail. Cette
première semaine de boulot n’était qu’une mise en bouche car nous avons besoin
de beaucoup plus pour finaliser le financement du voyage.
Après deux jours de recherches infructueuses
nous décidons de quitter la « Bay of plenty » où nous pensons avoir
épuisé toutes les possibilités. A quelques heures du départ, nous vérifions nos
mails une dernière fois et découvrons avec surprise la réponse d’un entrepôt de
packing de kiwis. Ils ont besoin de main d’œuvre mais précisent qu’ils recherchent
des filles uniquement. Nous décidons de s’y rendre malgré tout afin de faire
nos yeux doux et négocier un boulot pour nous deux.
Nous nous présentons à 12h30 à la
responsable RH. A 12h34 elle revient et nous annonce que nous pouvons aller
déjeuner car nous commençons dans 25 minutes. A 13h15 toute la paperasse est
faite, nous sommes dans l’entrepôt et commençons ce qui sera une des épreuves
physique et surtout psychologique des plus rudes que nous ayons connu :
travailler au packhouse de kiwi, 10 heures par jour et 6 jour sur 7.
Les filles contrôlent les kiwis afin
de retirer les pourris et les « non-conformes », alors que les hommes
dépilent puis ré-empilent des palettes. C’est l’usine : il faut aller vite
et ne pas se tromper car les re-contrôles sont nombreux.
Les journées sont longues et le nombre
d’heures par semaines fait que la paye est plutôt bonne… mais ce n’est pas de
l’argent facile !
De plus en plus de voyageurs arrivent
au camping. Nous ne sommes pas seulement au pays des kiwis mais dans LA région
des kiwis. Les champs sont partout et la main d’œuvre est très recherchée
pendant la haute saison. La petite troupe d’origine s’agrandit donc de jours en
jours et nous sommes toujours enthousiastes de rentrer « chez nous »
après le boulot pour se retrouver. Nous profitons de nos brefs weekend pour
partir en vadrouille dans les environs, aller à la plage et boire l’apéro avec
les copains. D’ailleurs le temps s’améliore chaque jour, on sent que le
printemps est bien installé et que l’été n’est plus très loin.
En
octobre la coupe du monde de rugby bat son plein. Il s’agit bien sûr du sport
national et l’horaire des matchs (entre 4h et 8h du matin) ne refroidi en aucun
cas les locaux qui suivent tous les matchs chez eux ou au pub. La fin des poules annonce la sentence : la France jouera contre la Nouvelle
Zélande en quart de final, le samedi 17 octobre. Pour célébrer l’événement, nos
anciens employeurs Alan et Vanessa nous ont gracieusement invité chez eux pour
regarder le match (heure locale : 8h le dimanche matin).
Le
samedi soir coïncide avec la soirée d’anniversaire de Charlie, où tous les
anciens et nouveaux du camping se sont retrouvés pour faire la fête. La soirée
se fini sur la plage, tard… Or le lendemain nous sommes dimanche (seul jour de
repos de la semaine), mais il faut quand même se lever à 7h pour le match.
Nous
arrivons à l’heure de la Marseillaise chez Alan et Vanessa, dignes mais pas très
frais. Un petit déjeuner « festin » nous attend déjà avec cafés et
plateau géant de viennoiseries. Le match prend rapidement la tournure d’une
correction pour la France et nous ne faisons pas les malins. Par contre
l’ambiance Néo-Zélandaise monte rapidement et nos hôtes commencent à célébrer
la victoire dès le milieu de deuxième mi-temps avec du champagne (il est 9h du
matin).
Dès la
fin du match, Alan fait chauffer le barbecue. C’est ainsi qu’à 10h nous nous
retrouvons en train de manger des BBQ ribs et des saucisses. En digestif Alan
nous propose un rhum cubain accompagné de cigares de la Havane, pourquoi
pas ?
L’après
midi le soleil chauffe et les plus vaillants décident de se jeter à l’eau de la
piscine. Dans la foulée Alan démarre son jacuzzi et en profite pour nous offrir
une énième tournée de bières. La journée se termine par un diner préparé par
Vanessa avant que nous reprenions la direction du camping. Certes, la France a
perdu, mais quelle journée… Merci Alan et Vanessa !
Mercredi
28 octobre, 18 heures, nous quittons le packhouse de kiwis pour la dernière
fois… Libération ! Ce fut rude et intense mais l’objectif est atteint.
Après 40 jours de travail (et 35 millions de kiwis contrôlés) nous sommes de nouveau prêt à prendre la route. Il
nous reste deux mois et demi pour parcourir les deux îles de la
Nouvelle Zélande, que l’aventure (re)commence !
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